ENSEIGNEMENT DES LANGUES
Langues parlées par les parents pendant la petite enfance (en %). Adultes nés ou élevés en métropole (et en dehors) : uniquement le français 79 (hors de métropole 25), habituellement le français, occasionnellement une autre langue 11 (8), habituellement le français et habituellement une autre langue 2 (4), habituellement une autre langue, occasionnellement le français 5 (15), pas du tout le français 3 (48). 50 % des parents élevés exclusivement dans une langue étrangère l'ont utilisée de façon habituelle pour élever leurs enfants. Sur 9 millions d'adultes (20 %) à qui il arrive de discuter avec des proches dans une langue étrangère, 2 725 000 citent l'anglais (l'arabe 938 000, le portugais 591 000).
France métropolitaine, en 2003-04
public 1er degré (cycle III). Langues étudiées (en %) : anglais 79,2, allemand 15,6, espagnol 2,2, langues régionales 1,3, italien 1,1, portugais 0,2, arabe 0,2, autres 0,2. Élèves du public (et du privé) étudiant une langue (en %) : 89,7 (89,9).
2d degré. Élèves étudiant une 1re langue (métropole + DOM, en 2003-04) total public et privé dont, entre parenthèses, privé : 5 441 114 (1 117 964) dont 1er cycle 3 235 190 (668 906), 2e cycle général et technologique 1 510 472 (304 310), 2e cycle professionnel 695 452 (144 748). Langues étudiées (métropole et DOM) : anglais 4 957 581 (1 047 261), allemand 423 430 (60 990), espagnol 48 167 (7 588), italien 3 848 (492), autres 8 088 (1 633). Étudiant une 2e langue (métropole + DOM) : 2 981 156 (606 581) dont 1er cycle 1 539 281 (314 160), 2e cycle général et technologique 1 364 288 (271 111), 2e cycle professionnel 77 587 (21 310). Langues étudiées : anglais 298 031 (42 368), allemand 446 799 (110 602), espagnol 2 026 939 (425 266), italien 182 362 (21 141), autres 27 025 (7 204).
Étude du latin et du grec ancien. L'enseignement du latin débute en 5e et celui du grec en 3e. En 2de, 1re et terminale, selon les sections, ces langues sont obligatoires ou facultatives. En 1re, un horaire de 5 h est proposé à ceux qui n'ont commencé qu'en 2de. En terminale, une langue ancienne peut être choisie comme enseignement de spécialité. Élèves (en 2003-04) étudiant le latin : 532 489 dont 1er cycle 470 930 (5e 180 783, 4e 159 200, 3e 130 947) et 2e cycle général et technologique 61 559 (2de générale et techno. 27 651, 1re gén. et techno. 18 160, terminale gén. et techno. 15 748) ; le grec : 31 928 dont 3e 17 806, 2de générale et techno. 6 753, 1re gén. et techno. 4 136, terminale gén. et techno. 3 233.
Langues régionales. Cadre législatif : 1951-11-1 loi Deixonne : basque, breton, catalan, occitan peuvent être étudiés (le corse depuis 1974, décret Fontanet). Académies d'enseignement : alsacien : Strasbourg ; basque : Aix, Bordeaux ; breton : Nantes, Paris, Rennes, Versailles ; catalan : Montpellier ; corse : Aix, Corse, Nice ; occitan : Aix, Bordeaux, Clermont, Limoges, Montpellier, Nice, Toulouse. 1994-4-8 loi Toubon : le français « est la langue de l'enseignement, du travail, des échanges et des services publics » ; « la langue de l'enseignement, des examens et des concours (...) est le français, sauf exceptions justifiées par les nécessités de l'enseignement des langues et cultures régionales ou étrangères ». Les écoles associatives en langues régionales ont été placées sous contrat avec l'État en 1994.
1999-7-5 Charte européenne des langues régionales et minoritaires du Conseil de l'Europe signée par la Fr. Enseignement écoles maternelles et primaires « au moins [avec les] élèves dont les familles le souhaitent et dont le nombre est jugé suffisant ». Secondaire, les souhaits des élèves eux-mêmes sont pris en compte. Les enseignants nécessaires seront formés. Justice : les lois les plus importantes seront traduites dans les langues visées par la Charte. Autorités locales et régionales : publication, « dans la mesure où cela est raisonnablement possible », des textes officiels dans les langues régionales, et emploi, « le cas échéant conjointement avec la dénomination dans la langue officielle », « des formes traditionnelles et correctes de la toponymie ». Médias : encourager et/ou faciliter la présence des langues régionales. Activités et équipements culturels : traduction dans les langues régionales d'œuvres produites dans d'autres langues et vice versa. Vie économique et sociale : interdiction d'exclure les langues régionales des entreprises ; rédaction des consignes de sécurité dans les langues régionales locales. Échanges transfrontaliers : favoriser les contacts entre locuteurs de la même langue habitant des États différents. [Le Conseil constitutionnel a rappelé que, selon l'article 1er de la Constitution, « la France est une République indivisible [qui] assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion », selon l'article 2, « la langue de la République est le français ». Il a souligné que « le principe d'unicité du peuple français (...) a valeur constitutionnelle ». « La Charte, en ce qu'elle confère des droits spécifiques à des groupes de locuteurs de langues régionales ou minoritaires, à l'intérieur de territoires dans lesquels ces langues sont pratiquées, porte atteinte aux principes constitutionnels d'égalité devant la loi et d'unicité du peuple français. » Le 3-5-2001, le Conseil supérieur de l'Éducation (CSE), consultatif, a rejeté le développement des langues régionales au sein du service public, présenté par Jack Lang le 25-4. Le 30-10-2001, le Conseil d'État a suspendu la circulaire du 5-9-2000 relative à la mise en œuvre de l'enseignement bilingue par immersion dans les établissements de langues régionales, l'arrêté du 31-7-2001 relatif à la mise en place d'un enseignement bilingue en langue régionale et le protocole d'intégration de Diwan au service public signé le 28-5-2001 par Jack Lang. Le 29-11-2002 le Conseil d'État a annulé ces circulaires et arrêtés.
Délégation générale à la langue française et aux langues de France (décret du 16-10-2001) : se voit attribuer de nouvelles missions relatives aux 75 langues de France autres que le français : France métropolitaine : dialecte allemand d'Alsace et de Lorraine, basque, breton, catalan, corse, flamand occidental, franco-provençal, occitan, langue d'oïl, berbère, arabe dialectal, yiddish, romani chib, arménien occidental. DOM : créoles à base lexicale française (martiniquais, guadeloupéen, guyanais, réunionnais), créoles bushinenge de Guyane (saramaca, aluku, njuka, paramaca), langues amérindiennes de Guyane (kalina ou galibi, wayana, palikur, arawak ou lokono, wayampi, émerillon, hmong). TOM : Nouvelle-Calédonie : 28 langues kanak (nyelâyu, kumak, caac, yuaga, jawe, nemi, fwâi, pije, pwaamei, pwapwâ, dialectes de la région de Voh-Koné, cèmuhi, paicî, ajië, arhâ, arhö, ôrôwe, neku, sîchë, tîrî, xârâcùù, xaragurè, drubéa, numèè, nengone, drehu, iaai, fagauvea). Polynésie : tahitien, marquisien, langue des Tuamotu, langue mangarévienne, langue de Ruturu (Iles Australes), langue de Ra'ivavae (Iles Australes), langue de Rapa (Iles Australes), walisien, futunien. Mayotte : shimaoré, shibushi.
Statistiques. Années 1950, 1 personne sur 10 pratique une langue régionale en famille. Années 1970, 1 sur 20. 3 % des adultes ayant des enfants nés dans les années 1980-1990 déclarent leur avoir parlé en langue régionale (6 % des adultes s'en servent occasionnellement avec des proches, des collègues ou des commerçants). La plupart des langues régionales ont été transmises seulement de façon occasionnelle (langue d'oc et langue d'oïl). L'alsacien, reçu plus souvent sur un mode habituel (660 000 personnes) qu'occasionnel (240 000) était la langue régionale la mieux transmise : 410 000 adultes l'ont à leur tour léguée à leurs enfants.
Effectifs primaire et secondaire (2001-02) : 249 758 dont alsacien 83 159 (primaire 55 200/collège 26 700/lycée 1 200), occitan 67 549 (48 400/15 500/3 700), corse 30 784 (21 400/7 400/2 000), breton 16 576 (9 200/6 400/1 000), créole 16 028, catalan 10 675, basque 9 351, tahitien 892, francique mosellan 4 454, langues mélanésiennes 493.
Quelques écoles : Diwan (breton) [1977 1re école maternelle créée. 1980 1re classe primaire. 1983 1re convention avec l'Éducation nationale. 1988-avril protocole d'accord fixant les modalités de fonctionnement et la participation financière de l'État et de collectivités territoriales de Bretagne. 10 contrats simples. 1988 secondaire ouvert. 1994-septembre lycée au Relecq-Kerhuon (Brest) ouvert. 1997 1re promotion à passer le bac], Calandretas (occitan), Seaska (basque), Bressolas (catalan). En Bretagne, en 2001-02, Diwan scolarise 2 613 élèves (maternelles et primaires 2 041, secondaire 572).
Langue : système de signes vocaux, et éventuellement graphiques, propre à une communauté d'individus qui l'utilisent pour s'exprimer et communiquer entre eux. Dialecte : variété régionale d'une langue possédant assez de caractères spécifiques pour être considérée comme un système linguistique en soi. Patois : parler local employé par une population généralement peu nombreuse, souvent rurale et dont la culture, le niveau de civilisation sont généralement jugés inférieurs à ceux du milieu environnant. Idiome : terme général recouvrant les notions de langue, de dialecte et de patois.
|